Tome II – Chapitre 12 : Le Polynectar

Résumé :
Juste après la nouvelle agression de Nick-Quai-Sans-Tête et Justin, Harry est conduit par le Professeur McGonagall dans le bureau du directeur. Harry se trouve en présence du Choipeau et décide de tenter sa chance à nouveau : celui-ci lui confirme qu’il aurait tout à fait eu sa place à Serpentard, au grand désarroi de Harry. Celui-ci va également faire la rencontre de Fumseck pour la première fois, assistant à s amort puis à sa résurrection. Après son entretien avec Dumbledore, à qui il ne fera part d’aucun de ses doutes, Harry retourne à son quotidien où il est ostracisé par ses camarades qui le prennent pour l’Héritier de Serpentard. Les vacances de Noël arrivent finalement et la potion de Polynectar est prête. Après avoir tendu un piège à Crabbe et Goyle, le trio utilise la formule : Ron et Harry se transforment en ces deux serpentards alors que Hermione est victime d’un effet indésirable. Seuls les deux garçons finissent par pénétrer dans la salle commune des Serpentards. Au cours d’une discussion avec Malefoy qui va infirmer leur idée que celui puisse être l’Héritier, ils apprennent que la Chambre des Secrets a belle et bien été ouverte il y a cinquante ans.

Critique :
Le bureau de Dumbledore
C’est la première fois que Harry pénètre dans le bureau de Dumbledore. Il s’y rendra à plusieurs autres reprises : dans le tome 4, chapitre 30 lorsque Harry pénètre pour la première fois dans la Pensine puis au chapitre 36, juste après la renaissance de Voldemort ; dans le tome 5, chapitre 37, après le combat au Ministère de la Magie ; dans les tome 6, aux chapitres 10, 13, 17, 20 et 23 lors de l’étude des Souvenirs dans la pensine puis le chapitre 25 lorsque Harry et Dumbledore se préparent à partir en quête de l’horcruxe. Enfin dans le tome 7, Harry s’y rendra pour lire les mémoires du Prince et après la bataille finale (chapitres 33 et 36).
« C’était une belle et grande pièce circulaire pleine de petits bruits bizarres » est une description qui revient plusieurs fois dans la saga. Sont également évoqués différents objets au cours des multiples visites de Harry : des instruments en argent qui bourdonnent et émettent des filets de fumée, des sphères qui rebondissent l’une contre l’autre… Nombres d’objets magiques dont nous ne comprendrons jamais l’usage. Seuls quelqu’uns nous seront finalement décrits, tels le Choipeau Magique, la Pensine ou l’épée de Gryffondor. Dans ce chapitre, c’est le Choipeau qui nous est de nouveau présenté : « un chapeau pointu, usé et rapiécé » ou « un misérable vieux chapeau ». Et pourtant, cet objet a une importance capitale dans la saga : il distribue Harry chez les Gryffondors et non chez les Serpentards, il délivre deux fois l’épée de Gryffondor à de valeureux sorciers (Harry et Neville), c’est lui qui se fait le porte-parole de Dumbledore auprès des élèves lors des différentes cérémonies de Répartition. Tout ce qu’il fait est positif et pourtant, il correspond parfaitement à la description des objets maléfiques tels que les voit Mr Weasley : quelque chose capable d’agir et de penser tout seul si l’on ne voit pas où se trouve son cerveau (tome 2, chapitre 18). Preuve que la magie (noire ou blanche) prend des formes bien plus complexes que l’on pourrait le croire.
Le bureau de Dumbledore est également intéressant de par la présence des portraits des anciens directeurs. Si dans ce chapitre, ils se contentent de somnoler, nous découvrirons par la suite que leur présence est des plus cruciales pour Harry tout au long de cette saga.

Fumseck le Phenix
Un autre élément présent dans ce bureau est le phénix Fumseck. Dans ce chapitre, Harry le découvre moribond puis ensuite jeune oisillon. Rien qui ne puisse laisser deviner à Harry comme au lecteur l’importance que cet oiseau pas comme les autres aura sur le suite de l’aventure. Soit parce qu’il viendra à de nombreuses reprises en aide à Harry (pour se battre contre le Basilique ou pour guérir des blessures de Harry, à la fois blessures physiques et blessures du coeur). Soit parce qu’il sera le symbole vivant de la Résistance à travers l’Ordre du Phénix (tome 5).
Il est également intéressant de noter que le phénix se révélera plus tard être le patronus de Dumbledore. Or, les différentes évocations des patronus au cours de la saga nous laissent entrevoir une relation plus complexe qu’elle n’en a l’air entre l’homme et l’oiseau. En effet, si pour certain les patronus ne semblent être qu’une projection d’une part de leur personnalité (tels les patronus de Ron, Hermione ou encore Luna, tome 5), pour d’autres ils révèlent des liens d’amour très fort : entre Harry et son père, entre Tonks et Lupin, sans oublier le lien entre Rogue et Lily Potter. Quel est donc le lien qui existe entre cet oiseau et Dumbledore ? Il s’agit probablement d’un des secrets de Dumbledore que nous ne connaitront jamais mais cette phrase peut nous éclairer à son sujet : « Seule une parfaite loyauté de ta part pouvait amener Fumseck à venir à ton secours » (tome 2, chapitre 18).
Ce lien entre Fumseck et Dumbledore nous éclaire également sur les liens que les sorciers ont avec les animaux : que ce soit Harry et Hedwige, Hermione et Pattenrond, Ron et Croutard, tous ressentent une profonde tendresse pour leurs animaux de compagnie. Doit-on y voir ici une retranscription de la relation qui unit les hommes et les animaux dans la réalité ?
Enfin, terminons ce paragraphe avec une dernière comparaison : étonnamment, les sorciers semblent avoir des liens plus forts avec les animaux qu’avec les elfes de maison… qui sont pourtant doués de raison et capables d’exprimer des sentiments. Doit-on y voir le fait qu’on se lie avec plus de bonne volonté à un être qui n’est lié à nous par aucune notion de hiérarchie ?

La salle commune des Serpentards
Ce chapitre nous permet également de visiter la salle commune des Serpentard, au cours de la seule et unique incursion de Harry dans cette pièce au cours de la saga.
Nous découvrons ainsi une « longue pièce souterraine aux murs et au plafond de pierre brute. Des lampes rondes, verdâtres, étaient suspendues à des chaines et un feu brûlait dans une cheminée au manteau gravé de figures compliquées ». Nous n’en saurons gère plus au cours de ce chapitre mais cette description se verra complétée dans le tome 7, lorsque le trio sera pris par les Raffleurs et sommé de prouver leur fausse identité de Serpentards (chapitre 23) : « elle se trouve sous les cachots. On y entre en traversant le mur. Elle est pleine de crânes et de choses comme ça et elle est sous le lac, si bien que la lumière y est toujours verte ». Même si ces informations ne nous donnent que peu d’éléments, elles nous permettent pour autant de visualiser l’ambiance dans laquelle baignaient les Serpentard… et renforcent l’impression qu’il valait mieux ne pas être claustrophobe chez eux !
Plus sérieusement, cette description rappelle celle de la caverne dans laquelle est caché l’Horcruxe de Serpentard : »une lueur verdâtre, nébuleuse, brillait au loin, là où semblait se situer le centre du lac, et se reflétait dans une eau parfaitement immobile » (tome 5, chapitre 26). Doit-on y voir une simple coïncidence ou un début d’explication ? Tom Jedusor aurait-il retrouvé des souvenirs d’enfance dans cette pièce qui aurait conforté son bonheur d’être un serpentard ? Ou au contraire, cette pièce lui rappelant cette caverne est-elle à l’origine de son choix pour cet emplacement d’Horcruxe ?

A noter :
les informations que Dumbledore donne à Harry sur Fumseck et qui lui seront d’une grande utilité plus tard dans ce tome.
Ginny toujours aussi perturbée
George qui annonce la vérité sans s’en rendre compte : « Il doit se rendre dans la Chambre des Secrets pour y prendre le thé avec son serpent préféré ».

Merci à agathetournesoleil pour son analyse !

Portolien

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