Compte-rendu de la première journée du procès “Lexicon” : suite et fin

Elle était la représentation parfaite d’un témoin-célébrité”, nous a-t-il confié. “Il a été difficile [pour la défense] d’obtenir quoi que ce soit venant d’elle.

En ce qui concerne les faiblesses de son témoignage, Wu nous a expliqué que Rowling était probablement allait trop loin en affirmant que le H.P. Lexicon était totalement inutile. En effet, quand Dale Cendali, l’avocate générale d’O’Melveny représentant Rowling et la Warner dans l’affaire, lui a demandé de délivrer ses impressions concernant le H.P. Lexicon, l’auteur a répondu : “Il [ndlr : le ‘H.P. Lexicon’] est peu soigné et peu travaillé dans le sens où il n’est qu’une réplique de l’œuvre sur laquelle il se base. Et apporte-t-il de nouveau ? Malheureusement, étant donné qu’il soit défini comme une sorte de guide de référence, on y retrouve des explications incorrectes. Donc, même au plus bas degré, je ne le considère pas comme un livre ayant un quelconque intérêt.

Quand David Hammer, l’avocat général de RDR Books, l’éditeur putatif du H.P. Lexicon, a contre-interrogé Rowling, il l’a questionné sur ce point de sa plaidoirie. Hammer a tenté de monter que d’autres livres d’accompagnement Harry Potter, bien qu’ils soient plus développés dans l’analyse qu’ils offrent [ndlr : de l’œuvre de Jo], ne sont pas aussi complets que le H.P. Lexicon et ne prétendent pas être des « encyclopédies » aussi exhaustives que, comme Hammer le soutenait, ne l’est le H.P. Lexicon. Après tout, un des majeurs arguments de la défense dans cette affaire est de démontrer que la valorisation d’une œuvre par les guides organisationnels est suffisante pour qu’un guide de référence entre dans le cadre de conformité établi par la doctrine du « fair-use ».

Mais quand Hammer a tenté de faire admettre à Rowling que le H.P. Lexicon était plus complet – du fait qu’il soit plus exhaustif – que les autres livres de même essence, elle lui a rétorqué : “Est-ce là tout ce que vous avez trouvé de positif à dire concernant le Lexicon ? Qu’il est plus long ?” Elle a ajouté, “Une réorganisation par ordre alphabétique [ndlr : de ‘Harry Potter’] est la manière la plus simple et qui demande le moins d’investissement possible de revendre mon travail.

Un autre sujet abordé lors de l’interrogatoire concernait l’impact que le H.P. Lexicon aurait sur le marché des guides d’accompagnement.

Vers la fin de l’interrogatoire principal, Cendali a demandé à Rowling si la publication du H.P. Lexicon la découragerait de poursuivre à écrire [ndlr : sa propre encyclopédie]. Rowling lui a répondu que si, quand elle était en train de “faire son choix entre de la nourriture ou un ruban de machine à écrire”, elle avait su que quelqu’un lui volerait ses propres mots, elle aurait été découragée de poursuivre. En outre, expliquait Rowling, si le marché en venait à être submergé par des encyclopédies Harry Potter de basse qualité, les lecteurs “en auraient plus qu’assez”. “C’est l’expérimentation de la lecture qui est en danger ici”, a-t-elle affirmé.

Se tenait également à la barre ce lundi : Rapoport, le propriétaire de RDR Books. Les avocats de Mme Rowling ont tenté de démontrer que M. Rapoport avait essayé d’avancer la date de publication du Lexicon pour qu’il soit disponible à l’achat dès Noël 2007 tout en faisant en sorte de dissimuler ses plans aux yeux des éditeurs des romans Harry Potter.

Le procès se poursuit aujourd’hui avec le témoignage de la défense qui fera appel à un expert de l’édition.

Portolien

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