Tome I – Chapitre 11 : Le match de Quidditch

Résumé
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Harry découvre que Rogue s’est blessé à cause du chien à trois têtes, qui garde l’objet ultra-secret. Ron et lui en déduisent que le troll a été introduit par Rogue pour créér une diversion pendant qu’il essayait de voler l’objet.
Harry découvre ensuite la ferveur du Quidditch, qui emporte toute l’école. Durant le match, son balai devient incontrôlable, tentant de l’éjecter brutalement. Hermione voit que Rogue est en train de lui lancer un sort. Elle essaie de faire diversion et réussit. Le Nimbus 2000 redevient normal mais Harry atterrit en catastrophe : durant ses embardées, le Vif d’or a atterri dans sa bouche, ce qui fait gagner le match à Gryffondor.
Enfin, devant les accusations du trio, Hagrid prend la défense de Rogue (pour la Pierre et le balai) et laisse échapper que cette affaire ne concerne que Dumbledore et Nicolas Flamel.
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Analyse
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Recherche du coupable
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Lorsque Hagrid dit que « Il n’y a que la magie noire qui puisse dérégler un balai. Aucun élève n’arriverait à faire ça à un Nimbus 2000. », Hermione regarde immédiatement les spectateurs avec les jumelles avant d’annoncer : « Je le savais ». Nous ne savons pas si elle dit cela car elle se doutait qu’un sort était lancé contre le balai, ou bien si les garçons avaient fini par la convaincre que Rogue n’était pas digne de confiance.
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Comme tout le monde finit par avoir le nez en l’air (à regarder Harry qui risque de chuter), personne ne fait de remarque à Hermione, qui court à quatre pattes dans les gradins, met le feu à la robe d’un professeur avant de l’éteindre. Nous pouvons nous interroger sur la raison qui fait que Hermione n’en a pas référé à une personne d’autorité. L’urgence de l’instant ? Le plaisir d’agir par elle-même ? Le goût de l’aventure ? Une petite vengeance après les vilénies de Rogue à l’égard de Harry ?
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Comme Hermione a bousculé Quirrell – l’empêchant de continuer sa sombre besogne – le balai reprend un comportement normal et Rogue a pu cesser de formuler des sorts pour sauver Harry. Lorsque sa robe a pris momentanément feu, Rogue a pu prendre cela comme un avertissement de la part de celui qui ensorcelait le Nimbus 2000 (« Je sais que c’est toi qui m’a contré et voici ma petite vengeance »). Rogue n’envisage probablement pas l’hypothèse de l’accident puisque les flammes sont bleues et qu’elles disparaissent soudainement. Si Rogue avait soupçonné Hermione, il se serait fait un plaisir de la punir (cette perspective aurait pu être suffisante pour refroidir la fougue de Hermione), un Prior Incanto aurait révélé le dernier sortilège lancé par l’élève, apportant une preuve si besoin. Bien plus tard, nous apprendrons que Dumbledore aussi a utilisé le feu pendant un court instant pour impressionner : face à Tom Jedusor enfant.
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J.K.Rowling montre tout son talent en nous donnant les clés nécessaires pour trouver les solutions de ses intrigues, sans que ces réponses soient évidentes, bien au contraire. Ici, la phrase sur Quirrell apparaît (à tord) sans importance, grâce à l’emploi de « Au passage ». Puis, l’auteure indique que Quirrell perd le contact visuel : « Au passage, elle bouscula le professeur Quirrell qui tomba la tête la première ». En utilisant l’expression « tête la première » plutôt que « perdit de vue » par exemple, elle donne finement un indice pour que le lecteur attentif puisse soupçonner une 2^ème personne d’être l’ensorceleur, puisque Harry est sauvé une poignée de secondes plus tard. Mais l’accent est si souvent mis sur Rogue que la plupart des lecteurs ne peut pas imaginer sérieusement un autre coupable.
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Cette culpabilité par défaut le suivra tout au long de la saga, pour des faits de plus en plus graves (comme le meurtre du directeur de l’école). Il est vrai que son attitude quotidienne, partiale et mesquine, ne sert en rien sa cause. De plus, si Rogue avait eu le courage de ne pas cacher ses sentiments (sauf à Dumbledore), les opinions courant sur lui auraient été différentes ; mais peut-être aimait-il l’image dure et intransigeante qu’il donnait de lui.
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Blessure de Rogue
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Comme Rogue n’a pas jamais voulu que son chagrin d’amour soit dévoilé, nous pouvons imaginer qu’il veut agir de même face aux blessures physiques : il ne veut montrer aucune faiblesse. Ce qui expliquerait qu’il réagisse avec une telle brutalité lorsqu’il découvre que Harry a vu sa plaie. De surcroît, ce comportement lui rappelle – une fois de plus – celui de son ennemi d’antan : James Potter, qui avait l’habitude de fouiner lui-aussi. Ensuite, il donne involontairement une information : Harry sait dorénavant qu’il est passé devant un animal à trois têtes. Enfin, l’effet de surprise et la rage (c’est lui-même qui est responsable de la fuite de ce renseignement) lui font perdre ses moyens, puisque pour une fois, il n’a pas eu le temps d’enlever des points à la maison des rouge et or.
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Il est étonnant que le professeur ne se soigne pas lui-même. Peut-être a-t-il négligé l’apprentissage des sorts de guérison mineurs puisqu’il préfère la Magie Noire. S’il s’adresse à Rusard plutôt qu’à Mme Pomfresh, c’est éventuellement parce qu’il a moins de considération pour le concierge, donc que ça l’affecte moins de se montrer blessé devant lui. De plus, il doit penser que Rusard n’en parlera pas, puisqu’il n’ouvre habituellement la bouche que pour signifier une retenue ou une interdiction. Enfin, si Rusard utilise des pansements, c’est bien sûr parce qu’il n’a aucun pouvoir magique.
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Lorsque Rogue boîte devant eux, Ron montre son côté rude : « j’espère que ça lui fait mal, dit Ron d’un ton amer. ». Le soir-même, Ron a une remarque doublement pertinente, face à Hermione qui doute de la culpabilité de Rogue : « Tu crois vraiment que tous les profs sont des saints ? ». Il est en effet possible que Hermione sacralise ses professeurs de magie durant les premiers mois de sa scolarité. Mais Ron a surtout raison à propos de la culpabilité d’un professeur, même s’il se trompe sur son identité (à la décharge de Quirrell, il agit sous le contrôle direct de Voldemort). Harry complète l’analyse en devinant que le troll servait de diversion à Halloween, même s’il continue de suspecter l’un des défenseurs les plus efficaces de la Pierre.
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Quidditch
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Harry trouvait que Hermione était énervante en lui prodiguant les conseils issus de Le Quidditch à travers les âges (Tome I – chapitre 9). Mais à présent, il trouve ce livre intéressant et même réconfortant. Il n’éprouve pas de remords d’avoir rabroué Hermione ou de ne pas avoir suivi ses conseils alors qu’elle a fréquemment des remarques pertinentes. Cela lui causera du tord, par exemple lors du piège tendu par les mangemorts pour s’emparer de la prophétie, avec la fausse torture de Sirius (Tome V) que Harry croira immédiatement. À l’inverse, Hermione avait flairé le traquenard : « Voldemort te connaît, Harry ! Il a emmené Ginny dans la Chambre des Secrets pour t’y attirer, ce sont des choses qu’il a l’habitude de faire, il sait que… que tu es du genre à porter secours à Sirius ! Alors, imagine, et si c’était toi qu’il essayait d’attirer au Département des mys… » (Tome V – chapitre32).
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Avant son premier match de Quidditch, Hermione encourage Harry à manger quelque chose, de la même manière que Harry encouragera Ron à manger avant le sien. Harry avait souvent pu remarquer indirectement que le Quidditch était le sport roi chez les sorciers (élèves amassés devant une boutique de Quidditch, tous les sorciers semblent connaître et être passionnés), à présent, il le voit directement. Seamus montre son caractère franc mais non diplomate, lorsqu’il dit à Harry que « Les attrapeurs sont toujours la cible principale de l’équipe adverse. » ; Harry y répondra ironiquement en le remerciant pour cette information. Pourtant, durant le match, Harry ne semble pas avoir été plus souvent attaqué qu’un autre Gryffondor.
Au début de celui-ci, Harry fait des loopings alors qu’un attrapeur doit constamment chercher le Vif d’or : il montre ainsi qu’il manque encore un peu de maturité.
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Lee Jordan commente le match, alors qu’il a deux amis parmi les joueurs. Théoriquement, il faudrait un commentateur dont personne ne puisse discuter l’impartialité. Ici au contraire, Lee Jordan montre son parti pris sans ambigüité.
Sur les premières éditions, une phrase de Lee est doublement erronée : « Flint qui passe à Spinnet qui passe à Bell – frappée au visage par un cognard, j’espère qu’elle a le nez cassé – (…) ». Premièrement, le verbe « pass » a été traduit par « faire une passe » par le traducteur Ménard, ainsi, le lecteur voyait qu’un Serpentard faisait une passe à une Gryffondor ; cela a été corrigé par « Flint double ». Quant au fait que Lee se réjouisse du nez cassé de Bell, il s’agit d’une erreur dans le texte original.
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Harry a attrapé le Vif d’or avec la bouche, ce qui constituera une énigme post-mortem de Dumbledore : il faudra que Harry touche ce Vif d’or de ses lèvres afin qu’il s’ouvre, afin d’y trouver la Pierre de Résurrection qui l’aidera à avancer vers sa propre mort, lorsque « le match de sa vie » semblera arriver à son terme.
Si Voldemort savait que Harry était un horcruxe pour lui, il aurait pu décider de le faire prisonnier à vie, pour protéger son morceau d’âme. Mais comme il voulait éloigner la perspective révélée par la prophétie, il aurait sans doute essayé de le tuer tout de même, mais avec un enthousiasme peut-être un peu moins fort… C’est la deuxième fois que Harry échappe à une tentative de meurtre, mais c’est la première dont il puisse de souvenir.
Pour empêcher une nouvelle tentative lors du prochain match de Quidditch, Rogue l’arbitrera et Dumbledore décidera d’y assister. Cela est pleinement efficace puisque Quirrell dira que « Dumbledore présent, je ne pouvais rien faire. » (Tome I – chapitre 17).
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J.K.Rowling a créé le Quidditch après une dispute, c’est pourquoi les matchs sont aussi violents. Par la suite, elle n’aimera plus les écrire. C’est pourquoi la description d’un match deviendra très rare après la 3^ème année de Harry.

Nous pouvons être étonnés d’entendre Ron évoquer le football. Mais son père est un passionné des Moldus et Dean s’est déjà fâché avec lui au sujet de ce sport (Tome I – chapitre 9) : Ron sait donc que Dean pense au football lorsqu’il parle de renvoyer un joueur qui a fait une faute durant un match.
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Divers
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Hermione a un comportement ambivalent : elle ne veut pas faire les devoirs des garçons mais elle leur donne tout de même toutes les bonnes réponses, alors qu’elle pourrait ne leur en fournir que la moitié par exemple. Elle fait sans doute cela pour satisfaire un quadruple objectif. Tout d’abord, elle conserve les bonnes grâces des garçons, qui ont sympathisé avec elle depuis moins de 10 jours. De plus, elle les aide à progresser : en devant mettre en forme les bonnes réponses eux-mêmes, il y a plus de chance pour qu’ils retiennent quelque chose. Troisièmement, elle prouve de manière continue qu’elle est très douée (elle qui aime donner les bonnes réponses en classe). Enfin, ils auront plus de temps pour faire des activités ensemble si Ron et Harry passent 20 minutes plutôt que 2 heures à faire chaque devoir. Accessoirement, si les garçons recevaient des mauvaises notes, cela affecterait leur humeur, ce que Hermione préfère sans doute éviter.
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Durant la 5^ème année de Harry, des gargouilles entourent la salle des professeurs, afin d’empêcher les élèves de pénétrer. Il doit s’agir d’un rajout du corps professoral car ces gargouilles ne sont pas présentes aujourd’hui, lorsque Harry essaye de récupérer le livre sur le Quidditch.
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Encore une fois, Hagrid aide involontairement le trio à progresser dans l’intrigue en leur révélant le nom de Nicolas Flamel.
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Petits plus
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–> Les élèves ont un petit déjeuner qui n’est pas du tout équilibré : saucisses, frites, ketchup… peut-être est-ce exceptionnel pour ce jour de Quidditch, car les prochains petits-déjeuners décrits seront plus conventionnels (jus d’orange, pain…).
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–> Hagrid dit que Touffu provient d’un marchand grec, ce dont nous pouvions nous douter puisque Cerbère (le chien à trois têtes qui garde les enfers) provient de la mythologie grecque.