Le prisonnier qui donne son titre au 3e épisode, c’est lui, Sirius Black. Son nom est très important, il a été choisi avec finesse par J.K. Rowling. Le personnage porte le même nom en anglais et en français.
S’il s’appelle Sirius Black, ce n’est pas par hasard.
Sirius est l’étoile alpha de la constellation du Grand Chien, et le chien, justement, est l’Animagus choisi pour Black.
Sirius est surtout l’étoile la plus brillante du ciel, et ce détail fait du personnage un être ambivalent : il est à la fois, et cela semble impensable, la lumière la plus vive (Sirius) et l’obscurité la plus totale (black veut dire « noir » en anglais). Le personnage est donc une sorte de Janus, le dieu à deux visages : est-il gentil ou méchant ? Ami ou ennemi ? Honnête ou dangereux ? Chien ou humain ? Il est tout cela à la fois, puisqu’il est manichéen par essence, noir et blanc. Pendant toute la partie du Prisonnier d’Azkaban où on le pense mauvais, les personnages l’appellent « Black » : c’est son « côté obscur » qui prédomine, car on croit qu’il veut tuer Harry et achever son œuvre maléfique, en tout cas celle qu’on lui prête.
Lorsqu’on apprend qui est vraiment le personnage, et que sa gentillesse et son amour pour Harry font jour, tout le monde l’appelle « Sirius », et c’est son côté positif, lumineux, qui prend le dessus.
Le nom du personnage est donc intelligemment choisi : il amène tout de suite l’idée du chien, et jusqu’au bout on se demande lequel de ses deux aspects, le sombre ou le lumineux, finira par l’emporter. Le doute qui s’est installé dans l’esprit du lecteur est alors balayé d’un revers de main : Sirius est l’étoile de Harry, et c’est donc cette face lumineuse, radieuse, réconfortante, qui devient le trait de caractère dont nous nous souviendrons en pensant à lui. La morale de ce volume est : ne juge pas au premier regard. On peut avoir l’air mauvais (Black) et se révéler extrêmement positif (Sirius, la lumière, et aussi le chien, le meilleur ami de l’homme).
Le seul personnage à l’appeler constamment « Sirius Black » est Harry Potter : chez lui, soit le doute n’existe pas et il sait qu’il n’est pas mauvais, soit il n’arrive pas à déterminer le jeu que joue Sirius et il doute, donc il utilise le nom en entier, sans savoir choisir entre la lumière et la noirceur.
Personnellement, je pense que Harry sait intimement, sans pouvoir l’expliquer, que Sirius est son ami, en tout cas qu’il ne lui veut pas du mal. Jusqu’à preuve du contraire…