Rowling parle de sa collaboration avec Steve Kloves

Dans une interview publiée dans l’édition Avril/Mai de Written By, le Magazine de la Guilde des Écrivains, Rowling raconte sa première rencontre avec Steve Kloves, le scénariste de la plupart des Harry Potter.

La rencontre a eu lieu il y a maintenant treize ans, à Los Angeles. Steve Kloves aurait convaincu Rowling de lui céder les droits, en un seul mot :

« Alors qu’on attendait notre repas, Steve s’est tourné vers moi et m’a dit calmement: “Vous savez qui est mon personnage préféré ?” Je l’ai regardé avec ses cheveux roux et j’ai pensé: Vous allez me répondre Ron. S’il vous plait, s’il vous plait, ne dites pas Ron – c’est trop facile d’aimer Ron ! Et il a répondu: “Hermione”. A ce moment, sous mon air distant et méfiant, je me suis sentie fondre de reconnaissance. Parce que s’il comprenait Hermione, il comprenait les livres. Et d’une certaine manière, il me comprenait également. »

Rowling développe en racontant que Steve Kloves s’est immédiatement opposé aux changements exigés par la production. Elle rappelle qu’à l’époque, Harry Potter à l’École des Sorciers n’avait pas encore reçu beaucoup de succès aux États-Unis. Le New Yorker avait même affirmé qu’il était peu probable que ce roman britannique plaise à des Américains. Rowling n’était donc pas vraiment en position de s’opposer à certains changements qui pourraient plaire davantage à un public américain.

« Le déjeuner s’est poursuivi et le directeur de production a dominé la conversation. J’ai vite compris que, malgré tous les compliments qu’il ressassait sur les romans, il n’en avait pas lu un seul mot. (Une source fiable m’a ensuite affirmé qu’il avait seulement lu le résumé, ce qui était plus utile que lire le livre, d’après lui). Ensuite, il a commencé à suggérer des changements sur un tas de choses, en particulier le personnage de Harry. Steve a répondu gentiment: “Non, ça ne fonctionnera pas”. Après le déjeuner, David [Heyman], Steve et moi sommes allés prendre un café ensemble. Sur le chemin, Steve m’a suggéré de leur tenir tête à propos des changements qu’ils voulaient faire. Inutile de les laisser faire. J’étais désormais en complète admiration devant lui.  »

Enfin, Rowling explique le troisième évènement qui l’a définitivement convaincue de lui confier l’adaptation de ses romans :

« Quand il était temps de se dire au-revoir, je lui ai écrit mon adresse email au dos d’un reçu que j’ai trouvé dans mon portefeuille. Il a lu l’adresse et a retourné le reçu. Il m’a dit: “Penny Black – qu’est-ce que c’est que ça?” J’ai répondu: “C’est la marque du haut que je porte”. Il a rangé le reçu dans sa poche en murmurant, “J’aime simplement savoir ce genre de choses”. Comme les noms étranges sur des bouts de papiers seront éternellement fascinants pour moi aussi, j’étais convaincu d’avoir rencontré une âme sœur. »

Vous pouvez lire l’article complet écrit par Rowling elle-même, en cliquant ici.