Un rapport du tournage des « Reliques de La Mort »!

Note: Nous étions sur le plateau pendant que l’équipe tournait la deuxième partie des Reliques de la Mort. Un rapport détaillant ce que nous avons vu sera donc publié en juillet. Ce rapport se concentre sur les décors, les scènes et les interviews liées à la première partie.

« Vous savez, en réalité… je crois que l’on pourrait faire trois films » a plaisanté le scénariste Steve Kloves en présence du producteur David Barron, tandis qu’il adapté Harry Potter et les Reliques de la Mort à l’écran. « Deux et demi, plutôt ».

Alors que la plupart des fans ne se seraient pas opposés à cette idée, ils sont satisfaits de leur décision : pour la première fois de l’histoire de la franchise Harry Potter, un livre est adapté en deux films. Une exception pour un livre exceptionnel !

L’essentiel des films a été tourné aux Studios Leavesden, à quelques minutes de Londres. Vu de l’extérieur, on ne pourrait imaginer que n’importe quel fan de Harry Potter considérerait ce complexe de plus de quatre hectares comme un véritable paradis, s’il avait la chance d’y jeter un œil. Les décors, accessoires, scénarios, costumes, acteurs et l’équipe y ont tous vécu pendant ces dix dernières années. Voir tout cela en personne a effectivement été une expérience magique.

C’était une fraiche journée de Mars et franchir l’entrée du bâtiment m’a procuré une bouffée d’excitation.

A l’occasion de chaque film, l’équipe met en place une pièce remplie de photos, dessins, accessoires et de détails du scénario. C’est le premier endroit où nous nous sommes dirigés et j’ai pu jeter un premier coup d’œil à l’adaptation des Reliques de la Mort, puisqu’à l’époque, seulement deux photos avaient été publiées. Une des premières choses qui m’a frappé était le croquis de l’équipe d’Ombrage au Ministère de la Magie. Tout était rose : les vêtements de son équipe, son bureau, et même les fenêtres ! Cela m’a fait vraiment plaisir de revoir mon personnage préféré.

Mon rapport devait couvrir les deux parties du film. C’est pourquoi ma première question à Dan (Radcliffe, ndlr) consistait à savoir si chaque film pourrait être vu en tant que tel, et non comme une partie d’un ensemble :

« La première partie est une sorte étrange de road movie » m’a-t-il répondu. « Les gens découvriront pour la première fois les héros à l’extérieur de Poudlard, ce qui constitue un changement drastique. Nous avons commencé à tourner le septième film pendant la sortie du Prince de Sang-Mêlé. Quand j’ai vu ce film, je me suis dit : « Mon Dieu, le septième film sera vraiment différent » ! Voir les trois personnages en dehors de ce qui est devenu leur environnement familier, changera probablement la perspective que le public a d’eux. Aussi, dans le premier film, les héros rassemblent et mettent en place toutes les informations qui mènent vers la dernière bataille. »

Le réalisateur, David Yates, a confirmé ces propos :

« Ces enfants sont sur la route. Ils sont tout petits dans ce grand monde. Ils se trouvent loin de Poudlard – ce grand endroit familier et réconfortant où ils ont grandi. Ils se sentent étonnamment vulnérables et fragiles dans le vaste monde des Moldus. J’ai donc tourné ce film de façon qui accentue ce sentiment de vulnérabilité. Le film est beaucoup plus brut. »

David Yates a continué :

« Le style de la première partie lui convient bien parce que, vous savez, on a souvent dit que ces films portaient sur le passage à l’âge adulte. Dans ce film, l’on retire ces personnages iconiques du cadre de Poudlard et qu’on les place dans un monde dangereux. Ils enterrent leur première victime par exemple. A un autre moment, Harry et Hermione dansent ensemble pour la première fois. Il y a plein de tension sexuelle car ce sont deux adolescents et, Ron étant parti à ce moment-là de l’histoire, ils se retrouvent dans une situation très intime. Plein des nouveaux thèmes apparaissent donc puisqu’ils sont désormais de jeunes adultes. Placer ces thèmes dans le monde réel était très drôle et intéressant parce que le réalisme semble y correspondre parfaitement. »

Bien que l’équipe fût en train de tourner des éléments de la deuxième partie pendant que nous y étions, l’on pouvait encore remarquer des traces du tournage de la première partie.

Par exemple, de nombreuses photos du mariage sous la tente étaient affichées, ainsi que des plans magnifiques de Fleur, Hermione, Bill, Hagrid, Madame Maxime dans leur plus bel accoutrement de sorcier : « On voulait que le mariage ait un certain ton français » en l’honneur des racines de Fleur, nous a dit la costumière Jany Temime.

« Un mariage à la Weasley aurait vraiment été dramatique pour nous. Mais un mariage à la française nous a donné beaucoup plus de liberté en matière de style ».

Jany nous a raconté des choses très intéressantes à propos de la conception de la robe de Fleur :

« Fleur considèrent les vêtements et la beauté comme fondamentaux. Je voulais concevoir pour elle une véritable robe de princesse-sorcière. Mais je voulais aussi trouver un thème très sorcier, c’est pourquoi j’ai pensé au phénix. Le phénix est un oiseau qui représente la naissance et l’amour éternel. Nous avons réalisé la dentelle à la main, ce qui a coûté une fortune. Mais celle-ci est abimée car la robe a été portée dans la famille par des générations. »

Concevoir et réaliser cette robe a pris des mois : « C’était un cauchemar », nous a confié Jany, « et nous avons ensuite dû créer une copie ».

Comme le savent les fans, peu de temps avant le mariage commence la scène des sept Potters. Dan nous a beaucoup parlé de cette scène, qu’il a décrite comme une des plus « éprouvantes » qu’ils aient jamais tournées : « C’était une scène très technique du point de vue des effets visuels », nous a-t-il dit. Mais comment le prouver ? « Ce plan a nécessité 95 prises ». La presse en a le souffle coupé. “Oui, vous pouvez soupirer”. La presse rigole.

Dan nous a ensuite expliqué comment la scène a été réalisée techniquement. C’était une explication passionnante mais qui ne vous éclairerait pas beaucoup sans ses gestes. Pour résumer, ils ont utilisé une caméra contrôlée par un ordinateur qui a filmé exactement, à de nombreuses reprises « le même plan de la même durée ». Ils ont utilisé une caméra pour chacun des sept Harry dans la pièce pour qu’ils puissent les montrer tous les sept en même temps à l’écran. Il a fallu environ dix prises pour chaque Harry, d’où les 95 prises pour ce plan où on les voit tous ensemble.

Jouer les autres personnages lui a beaucoup plu : « Il n’y avait pas de juste-milieu. » nous a-t-il dit tandis qu’il parlait de ses imitations. « Certaines sont si subtiles que vous ne pourrez devenir de quel personnage il s’agit. D’autres sont si exagérées qu’il n’y a absolument aucun doute possible. Ce sera très facile de reconnaître Mondingus (Fletcher, ndlr) ».

Dans les livres, boire du Polynectar change la voix de la personne qui le boit en la voix de la personne qu’elle devient. Pour la scène des sept Potters, Dan explique :

« Je crois qu’ils vont utiliser ma voix pour tous les Potters. Je crois que l’on a déjà établi que le Polynectar ne changeait peut-être pas la voix, bien que cela ait été le cas dans d’autres films, mais peut-être que cette marmite a des effets plus faibles. »

Il a parlé affectueusement de son travail sur cette scène: « Le fait que le costume de Fleur m’aille si bien m’a vraiment ravi ». Nous avons rigolé et j’ai posé ma question suivante mais il m’a interrompu: « Il FAUT que j’arrête de dire que des vêtements de filles me vont bien. Il y a déjà tant de rumeurs qui tournent! »

Vers la fin de la première partie, Bellatrix et Hermione partagent une scène qui a été tournée différemment du reste du film. David Yates a révélé cela quand il parlait de son désir d’amener les gens dans une véritable expérience cinématographique:

« A un moment, Bellatrix torture Hermione. Emma [Watson, ndlr] tenait vraiment à faire cette scène de torture. Je lui ai dit que ce serait vraiment génial mais qu’il fallait être prudent. Emma s’est vraiment donnée à fond. On a mis en place quelques caméras. Helena [Bonham Carter, ndlr] s’est placé au dessus d’Emma. En gros, Helena devait écrire « Sang-de-Bourbe » sur son bras. Elle l’entaillait dans sa peau ».

« On a laissé toute la scène se dérouler pendant environ trois ou quatre minutes. Il y avait eu de bons moments et des moments moins bons. Et il y en avait un ou deux qui étaient très puissants, où Emma avait réussi à se laisser prendre par l’émotion et à oublier qu’elle était en train de jouer. Elle jouait toujours, mais elle s’était un perdue dans le moment en quelque sorte. Et c’était vraiment difficile d’écouter ses hurlements. Sur le plateau, tout le monde se sentait mal à l’aise. On a tous eu un mouvement de recul. Une énergie très étrange emplissait la salle parce que, d’une certaine manière, elle était en train d’explorer… un monde de démons. Cela a vraiment amélioré la scène. C’était très intéressant. »

Après quelques interviews, nous nous sommes dégourdis les jambes en visitant le département des créatures. C’est un de mes endroits préférés. Chaque créature ou corps artificiel que l’on a vu dans les films, se trouvait dans cette salle. Fawkes, le troll des donjons, Aragog, Dobby, les corps morts de Dobby et Dumbledore, et la tête d’Hagrid (réservées à ses doublures), pour n’en nommer que quelques-uns.

Notre guide nous a conduits à Charity Burbage, que l’on verra dès le début de la première partie. Ils en ont fait un double mécanique pour qu’elle n’ait pas à être accrochée au-dessus de la table du Manoir des Malefoys où ils tournaient. « C’est une réplique très grossière », nous a dit notre guide, puisque les mouvements du robot sont difficiles à exécuter. Il a appuyé sur un bout pour qu’il se mette à tourner sur lui-même et à se tordre. Il y a dessus un énorme signe indiquant « NE PAS TOUCHER », mais le guide nous a tout de suite donné la permission de le toucher: « C’est assez drôle à toucher ».

De retour dans la tente réservée à la presse, le décorateur en chef, Stuart Craig – à qui l’on doit les plus fins détails visuels des films – nous a dit des choses intéressantes quant à l’évolution de Poudlard au fil des années:

« Nous avons supprimé la couleur un peu miel des premiers films. Pas complètement, mais nous avons rendu le château vraiment plus sombre dans les derniers films. Quand on a commencé à travailler sur les films, seulement deux livres étaient publiés. Il y avait beaucoup de choses que nous ignorions. Nous avons donc dû effectuer des changements. Certains nous ont été imposés. La Tour d’Astronomie a dû apparaitre au beau milieu du décor. Il a fallu étendre la cour de plus en plus – en particulier pour le dernier grand combat. L’arrangement du viaduc, qui vous amène de la cour à l’entrée principale de la Grande Salle, a été également modifié. Et enfin, nous avons modifié d’autres choses pour améliorer simplement leur apparence. »

Toutes mes inquiétudes quant à la séparation du livre en deux parties ont été balayées par l’engouement des acteurs et de l’équipe créative pour ce chapitre final. Ils ont vraiment travaillé de leur mieux pour adapter la meilleure saga de tous les temps.

La deuxième partie de mon rapport – qui sera publiée peu avant le mois de juillet – comportera d’autres interview des acteurs et de l’équipe. Vous apprendrez ce qu’ils tournaient le jour de notre visite (c’était grandiose!), et je vous en dirai plus sur les principaux changements de l’intrigue, qui déplairont à certains mais en satisferont d’autres.