Quel est le plus gros défi auquel vous avez été confronté pour Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé ?
Tout d’abord ça a été d’être aussi bon que les précédents directeurs de la photographie qui ont travaillé sur Harry Potter : John Scale, Roger Pratt, Michael Seresin, Slawomir Idziak.
Être aussi bon tout en étant différent.
Certains des décors sont là depuis le tout premier film. Comment pouvais-je le mettre en valeur d’une façon différente ? Cette question en appelait directement une autre basée sur la saga elle-même.
C’était le sixième film, l’histoire concernait moins de grands duels et plus les relations entre les personnages. Pourtant le drame est toujours là et j’ai trouvé qu’il était intéressant d’avoir ces scènes intimes au beau milieu d’une atmosphère très sombre. Un peu comme si l’école elle-même devenait un sombre personnage.
C’est à ce moment-là que j’ai suggéré de revenir dans des nuances de gris suggérant une ambiance très noire. Et par chance, David Yates et les producteurs ont aimé l’idée.
Ensuite au niveau de la technique, j’avais dans l’idée pour l’île de cristal dans la scène de la caverne, d’ajouter cette lumière vibrante. Je voulais obtenir une espèce de « dynamisme » offert par la lumière.
La scène est assez fixe devant le bassin de cristal sur une île qui n’est pas si grande que cela. J’ai pensé que ça pourrait être intéressant et plus dramatique si la lumière flottait et tournait autour des deux personnages, les éclairant parfois, les cachant d’autres fois d’une manière aléatoire et imprévisible.
Il explique ensuite que pour arriver à ce résultat il a dû créer lui-même la lumière qui permettrait d’arriver au résultat escompté et que pour lui c’était donc une idée très ambitieuse.
Quel a été le moment le plus mémorable durant le tournage de ce film ?
Je suppose que c’est quand j’ai visionné les premières images de la scène de la caverne et que j’ai vu la lumière disparaître du visage de Dumbledore alors qu’il est au milieu de l’une de ses répliques. Pour moi, cela a brusquement ajouté de la tension et du drame par l’utilisation faite de la lumière.
Mais il y a eu d’autres moments comme lorsque j’ai travaillé avec Stuart Craig, le fantastique chef décorateur. Nous avons partagé de nombreuses idées et son enthousiasme était extraordinaire. Et me promener sur ces plateaux est une chose que je n’avais jamais faite à un tel niveau.
Il y a eu énormément de moments mémorables…
Et maintenant, que pensez-vous du film lorsque vous le regardez ?
C’est une question piège ? Je suis heureux de l’avoir fait, je pense qu’il est réussi mais aujourd’hui je suis passé à autre chose. Je voulais essayer autre chose. C’est sûrement pour cela que j’ai refusé de faire le dernier Harry Potter lorsqu’ils me l’ont demandé.
Je pense que j’avais peur de me répéter. J’avais besoin de faire autre chose.