Maggie Smith parle de son cancer

A propos de son dernier film, From Time To Time : « Je ne l’ai pas vu. Je n’étais pas bien pendant le tournage. J’avais un zona. Sur ma tête. [Elle empoigne ses cheveux de façon dramatique]. Aaillee. Je n’ai jamais connu quelque chose d’aussi douloureux. Je devais porter une perruque pour le rôle ; c’était donc un cauchemar. Un médecin m’a dit que j’avais été piquée par une guêpe. Cela me semblait bizarre. J’avais tellement mal. Je criais et pleurais beaucoup. Ils m’ont donné des tonnes de médicaments, mais rien n’y faisait. Maintenant, ça me gratte simplement. »

« Ces dernières années m’ont bousillée, même si je commence à me sentir comme une personne maintenant. C’était dommage de faire le film quand je n’étais pas en forme, mais mon personnage ne devait pas être terriblement plein de vivacité. »

A propos de son cancer : « C’était horrible… vraiment pas bien. [La chimiothérapie] était très étrange. C’est quelque chose qui vous fait sentir encore plus mal que le cancer en soi. C’est une chose vraiment affreuse. J’allais au traitement toute seule, et presque tous les autres étaient avec quelqu’un. Je n’aurais pas aimé cela. Pourquoi voudrait-on demander à quelqu’un de s’asseoir dans ces endroits? »

L’actrice avait trouvé une grosseur sur son sein : « Je m’étais sentie un peu bizarre et je ne savais pas pourquoi. Je ne m’inquiétais pas – en fait si, mais je ne pensais pas que c’était grave parce qu’il y a des années, j’en [une grosseur] avais sentie une et on m’avait précipitée à l’hôpital. C’était bénin et je pensais donc que celle-ci le serait aussi. C’était un peu déroutant qu’elle ne le soit pas. Mais le traitement est si rapide qu’on n’a le temps de ne penser à rien. »

Apprendre sa maladie à sa famille (deux fils adultes et leurs proches) était « terrible. [La maladie] vous retire le vent de vos voiles, et je ne sais pas ce que l’avenir réserve, si ce n’est quelque chose. Je ne sais vraiment pas. »

Maggie Smith confirme tout de même avoir reçu le feu vert de ses médecins. L’actrice doit retourner à l’hôpital, plus tard ce mois-ci, pour une visite de contrôle. En attendant, elle s’est débarrassée de ses chapeaux et casquettes, achetés pour cacher sa calvitie : « Vous pensez qu’ils vont fonctionner mais ce n’est pas le cas. [C’était] très étrange [de perdre ses cheveux]. Si étrange. Oh, c’est terrible. Vous vous sentez horriblement malade. Je chancelais autour de Waitrose et me sentais horrible. Je m’accrochais aux rampes, pensant ‘Je ne peux pas faire ça’ ».

L’actrice a filmé Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé en plein milieu de son traitement : « J’étais chauve. Je n’avais aucun problème à mettre ma perruque. J’étais comme un œuf dur. »

Maggie Smith admet qu’elle a accepté la possibilité de mourir: « J’étais soulagée d’avoir l’âge que j’ai parce que, depuis le temps, j’ai l’impression que tout est fini de toute manière. C’est pour cela que je détestais voir des jeunes gens recevoir le traitement [au Royal Marsden Hospital de Londres]. Je ne le supportais pas. Cela me semblait injuste. Pour être honnête, vous vous sentez si mal que ça ne vous dérangerait pas de mourir. »

L’actrice se bat pour trouver les mots. « Je me sentais… J’étais juste… Cela vous laisse tellement aplati. Je ne sais pas si je pourrais retourner sur les planches, bien que faire des films soit plus fatiguant. J’ai peur de travailler au théâtre maintenant. Je me sens incertaine. Je n’en ai pas fait depuis un bout de temps ». Son dernier rôle de théâtre était dans The Lady from Dubuque, en 2007. « Je ne suis pas sûre que ce soit la même chose que de remonter sur un cheval ou un vélo. Non pas que je ferais l’un ou l’autre – je tomberais tout de suite. C’est une de ces choses qu’il faut toujours continuer à faire et je n’en ai pas fait pendant quelques temps. J’adorerais pouvoir en refaire parce que j’aime vraiment beaucoup le théâtre, mais je souffre d’un grand manque de confiance en moi. Avoir été malade et m’être retirée… Je n’ai pas été à Londres depuis si longtemps. C’est assez effrayant par ici. […] Il y a des limites à ce que l’on peut faire. Je ne soutiens pas la thèse qu’il n’y a pas de rôles pour les femmes âgées toutefois. De toute manière, pourquoi y en aurait-il ? S’il y a du travail, je le ferais. Et s’il n’y en a pas… Il faut toujours que je me débatte avec le dernier Potter ».