Evanna Lynch se confie à la radio…

A propos du casting :

On devait attendre environ quatre heures dans la foule. Et ça ne semblait absolument pas long, c’était juste très excitant. Ils vous emmènent dans des pièces. Ils ont vu toutes celles qui avaient le bon âge et la bonne nationalité. Ils vérifient vos passeports et tout ça. En fait, la fille devant moi à qui je parlais, elle avait 13 ans, et ils l’ont jetée dehors. Nous sommes entrés. C’était dur, au début, la façon dont ils jetaient les gens dehors. Ils en prenaient à peu près 200 dans une pièce et en alignaient 30 ; et ils vous disaient de vous avancer et de dire votre nom et d’où vous venez. Et, avec ça, ils en choisissaient 2 ou 3 ; et pour le reste, c’était « Au revoir, rentrez chez vous ».

Nous avons eu une audition individuelle ensuite et ils ont dit qu’ils voulaient nous revoir ; c’était un samedi. Et le lundi suivant, ils ont appelé et ont dit, « très bien, nous allons faire un bout d’essai avec David Yates et Daniel Radcliffe, les caméras et tout le tralala ». J’étais un peu ahurie à ce moment-là.

Je suis toujours plus une fan de Harry Potter que d’être une actrice.

Sur l’essai à Leavesden :

Nous sommes allés aux studios. C’était si intimidant pour moi parce qu’on avait regardé ces films depuis toujours, et soudainement, c’était devant nous. Et on ne peut pas y croire. Ils nous mettent en costume, nous maquillent et nous coiffent. Et j’ai rencontré tous ces gens que j’avais vus tout ce temps ; et on m’a présentée à eux. Mais je me représentais parce que j’avais l’impression que… quand vous le faites, vous avez l’impression de connaître la personne dont vous avez lu les aventures pendant tant d’années. Ensuite, nous sommes allés sur le plateau et nous avons fait quelques scènes. C’était si professionnel. C’était comme sorti d’un rêve parce que tout était en train de se passer. C’était un plateau de film et ils me traitaient comme une actrice.

Je suis rentrée chez moi et ils étaient plutôt vagues à propos de l’audition. Ils m’ont dit : « Vous savez, on vous tiendra au courant ».

Après l’école, le lundi suivant, l’agent de casting m’a appelée. J’étais dans le magasin local à Termonfeckin, et ma mère met des années dans un magasin ; et elle me dit, « peux-tu aller dans un endroit où il n’y a pas un million de personnes qui regardent ? ». Donc je suis sortie, Elle était très simple, que pouvez-vous dire d’autre ; elle m’a dit, « nous te voulons pour jouer Luna ». Elle a dit, « oh, au fait. Tu n’a pas le droit de le dire aux gens – sauf à ta famille – parce que nous n’allons pas l’annoncer avant quelques jours ». C’était terrible parce que mes amis, à qui je ne pouvais pas le dire, me l’ont demandé le lendemain. Et j’ai dû rentrer à la maison après ça et réviser un contrôle de Français, parce que je suis une personne studieuse ; et si je n’avais pas étudié, c’est qu’il se passait quelque chose, vous savez ? Donc, nous n’avons rien pu dire pendant 10 jours.

Sur le fait de se regarder à l’écran :

Eh bien, c’est fou. J’avais juste l’impression pendant tout le film que j’avais de la chance et que j’avais gagné quelque chose. Ils étaient tous là depuis sept ans et j’ai trouvé cela difficile de penser soudainement, « Ouai, je suis une actrice ». J’avais surtout l’impression d’être fan de Harry Potter. Et ils étaient tous si gentils et si accueillants, mais c’est dur de passer d’un extrême à l’autre. Je me souviens qu’à la première, j’étais assise et je regardais. Une partie de moi pensait, « ce n’est pas moi », et de cette manière, j’étais capable de regarder le film confortablement plutôt que de le regarder objectivement. Mais, en même temps, tous les autres semblaient mériter d’être là-haut. Et me voilà… très normale, je sais tout sur moi. Je ne suis pas une star de cinéma. C’était très déroutant.

Sur ses plans pour l’avenir :

Oh, mon dieu, plus tard ? Pas seulement Harry Potter. Parce que c’est une occasion en or. C’est une chose, quand on va dans le cinéma, on ne peut pas simplement dire, « Très bien, je serai une actrice », parce qu’il y a tant de portes ouvertes et on rencontre tous ces gens. On apprend tant de choses et on comprend que les acteurs ne sont pas des génies. Ce sont les personnes sur les affiches. Donc, je ne sais pas. J’aimerais vraiment explorer le derrière de la caméra parce que je pense que c’est extraordinaire et ils sont vraiment les héros méconnus. Si vous allez au département artistique, c’est juste incroyable de voir ces gens travailler sur des choses infiniment petites – des détails qu’on ne voit pas, mais qui sont là tout de même. Et ils ne le font pas pour la célébrité, la reconnaissance ou autre chose, parce qu’ils ne l’auront pas. Ils font ça pour leur art et parce qu’ils adorent ça. C’est un dévouement extraordinaire, donc j’aimerais vraiment essayer ça.

Je suis retourné à l’école pendant quelques jours. J’étais en 5ème à l’époque. Et ensuite, ça a été annoncé le 2 février; et très tôt le matin, je me disais, « Oh, la nouvelle va se répandre dans la journée, j’en suis sûr ». Et puis, l’instant d’après, je suis allé à l’école et nous avons un couloir au deuxième étage, où j’ai passé toute mon année. Ils étaient tous alignés et je me suis dit, « mon dieu ! ». Je me suis avancée, comme d’habitude – je suis assez calme à l’école, je reste avec mes amis et je ne suis pas la plus ouverte – et soudainement, j’ai dû parler à tout le monde et raconté l’histoire un million de fois. C’était insensé. Et il y avait Sky News et tous ces gens qui venaient à l’école. Et, bon sang, ils ont envoyé des gardes du corps ; je viens de m’en souvenir. Il y avait ces grands gars, dans des voitures argentées, qui m’accompagnaient chez moi, après l’école ; et je leur ai dit : « est-ce vraiment nécessaire ? »

Sur la réaction de ses amis par rapport à sa célébrité :

Mes amis sont biens. Ils pensent que c’est sympa quand ils vous voient sur un grand écran. Je me souviens que, quand je les ai amenés à la première irlandaise, ils ont trouvé que c’était génial. Mais, à l’école, ils ne me posent pas vraiment de questions. Disons que je sois allée à un événement, une première ou quelque chose d’autre, ils seront excités et me demanderont, « Oh, qui tu as vu ? » et tout ça, mais ce sont surtout les élèves de premières-années – chaque septembre, des nouveaux premières-années arrivent – c’est un peu l’enfer pendant quelques semaines parce qu’ils me pointent tous du doigt. Ils pensent que je débarque de nul-part, alors que j’ai toujours vécu à Termonfeckin, auprès de tous les autres.

Sur ses plans d’avenir, après avoir quitté l’école :

Je veux aller à l’université, je pense. Je veux vraiment continuer à jouer, mais vous devez aller à Londres pour cela. C’est simplement là-bas que ça se passe, vous savez ? Donc, j’irai probablement étudier à Londres. J’aimerais faire du théâtre. Je pense que c’est extraordinaire. Je pense que c’est plutôt là que les acteurs ont plus le contrôle. Vous savez, sur un film, tout est sous contrôle. C’est du business. Même si on peut mettre un peu de sa propre contribution artistique, c’est plutôt le réalisateur et ce qu’il vous dit qui importe. Tandis que quand on est sur les planches, cela dépend de vous. Vous devez porter le spectacle. Je pense que ces acteurs sont extraordinaires.

Sur le fait de travailler avec David Yates :

Eh bien, ils ne s’attendent pas à ce que vous soyez parfaits tout le temps. Je connaissais le personnage. Je n’étais pas allée à une école de théâtre, mais je pense que je la connais aussi bien que n’importe qui d’autre. Et ils essaient toujours de vous aider. Le réalisateur est présent. David Yates, il était génial. Il ne nous a pas dirigés de façon à ce qu’on fasse quelque chose de précis. Si quelque chose n’allait pas, s’il pensait qu’on n’avait pas compris quelque chose ou qu’on n’y arrivait pas, il ne nous disait rien. Il nous posait des questions qui nous permettaient d’accomplir ce qu’il fallait.

Sur le tutorat pendant le tournage :

A l’école, je trouve cela difficile de faire les deux. Ils ont des tuteurs sur le plateau. On doit faire 3 heures par jour au minimum ; mais, sur Harry Potter comme c’est une si grande entreprise, ils ne peuvent pas. On ne peut travailler que 9 heures et demie par jour quand on a moins de 18 ans. Et parfois, si nous étions sur le point de boucler la scène et nous avions dépassé les 9 heures ½, je leur disais, « ça ne me dérange pas. Je ne le dirai pas à votre avocat ». Mais ils répondaient, « Non, non, non ». Ils étaient très stricts là-dessus et ils font en sorte qu’on ait toutes nos heures de cours.

Sur le Prince de Sang-mêlé et les Reliques de la Mort :

Nous avons fini le sixième film en mai. Et il devait sortir en novembre, mais ils l’ont retenu pour plusieurs raisons. Et nous sommes en train de faire le septième. Ils l’ont commencé en février, mais je commence ce mois-ci. Et il est tourné en deux films.