C’est du moins ce que déclare Michael Rosen, poète et auteur, qui a récemment remporté le prix Children’s Laureate. Pour information, cette distinction est décernée tous les deux ans à un(e) nouvel(le) écrivain ou illustrateur/illustratrice d’œuvres pour enfants de premier plan en reconnaissance de la réussite qu’il/elle connaît dans son domaine. Le prix a également pour but de mettre en avant l’importance du rôle que ces personnes jouent dans l’incitation à la lecture des jeunes.
« Personnellement, je n’accroche pas vraiment », a déclaré le lauréat. Jusque-là, tout va bien : nous savons et comprenons bien qu’il soit possible que tout le monde ne soit pas animé du même enthousiasme à l’encontre de la saga de J.K. Rowling que nous. Il a cependant ajouté que la narration est complexe et que la plupart des jeunes enfants qui désireraient lire les tomes auraient du mal à faire face aux thèmes souvent sinistres qui y sont abordés.
_ « Contrairement à des auteurs comme Enid Blyton (ndlr : Le Club des Cinq) qui prennent les enfants par la main pour les conduire vers des endroits sûrs, J.K. Rowling est plutôt à qualifier comme une auteure pour adultes du fait qu’elle vous laisse sur votre fin à la conclusion de chacun de ses chapitres, vous ne savez pas ce qui va se passer par la suite. De nouveaux personnages apparaissent et vous ne savez pas s’ils sont bons ou mauvais. On penserait plutôt que ‘cette lecture est destinée aux lecteurs plus matures’ parce que des enfants ne savent pas quoi penser dans ce genre de situation. Ma fille de sept ans regarde les films mais ils ont tendance à expliquer les choses un peu mieux que les livres. Je ne lui ai pas lu les romans ; personne n’a envie d’ennuyer ses enfants. »
Julie Bertagna, une autre auteure pour enfants, originaire de Galsgow, et qui a été récompensée à maintes reprises, est du même avis que M. Rosen. Elle suspecte certains parents d’avoir forcé leur enfants à lire les livres avant qu’ils n’aient l’âge approprié.
_ « S’ils étaient trop jeunes quand ils ont lu les tomes, cela aurait pu les bloquer ; cependant, s’ils y sont introduits au bon moment, cela leur apprend à s’en sortir avec des écrits assez volumineux et dont l’univers est riche et complexe, comme ceux de Philip Pullman (ndlr : À la Croisée des Mondes). »
Harry Potter, une œuvre appropriée pour les enfants ou pas ? Donnez-nous votre avis !
Édition : Il semblerait que les propos de M. Rosen aient été déformés ou mal compris en fin de compte… Le lauréat vient d’expliquer au site theBookseller.com : « J’ai bien peur que l’on ait mal interprété mes paroles. Cette interview a été conduite par téléphone portable. On n’a pas dû bien entendre ce que je disais ou alors cela a été intentionnellement déformé. »
_ Il a expliqué qu’il avait en fait voulu dire qu’il n’aimait pas particulièrement les livres mais que ce n’était que son avis et qu’il comprenait pourquoi les romans fascinaient tant les enfants bien qu’il leur soit plus simple de lire les écrits d’Enid Blyton.
_ Il conclut : « J’ai toujours défendu et supporté J.K. Rowling lorsque Harry Potter a été critiqué. »